GALOP DANS LA NEIGE ( Ysatiss )

Invité

[Y s a t i s s ]

Vive le vent de l'hiver
Et tout retourne la terre
Les loups sont à la porte
Un dernier coup d'oeil en arrière

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La neige volait, étincelle blanche dans ce monde bruissant de mille et une couleurs, et retombait dans le lac d'un bleu profond, entouré de neige été comme hiver. Le martèlement des sabots contre le sol froid réveillait les petites bêtes souterraines telles les escargots et les cloportes.

Mais ce qui importait à Maud, c'était de chevaucher, chevaucher sans s'arrêter. Le paysage défilait devant elle, si rapidement que, certaines fois, elle peinait à en apercevoir les contours. Prince galopait à une vitesse inimaginable, faisant voler les cheveux de sa cavalière. La petite carriole peinait à suivre le mouvement et tressautait sur le sol irrégulier.

Maud calma sa monture et observa les lieux. D'après ce qu'elle savait, elle se trouvait dans le Royaume d'Elewiren, mais elle ne savait pas où.

Enfin... Si, depuis quelques secondes, car les poissons d'eau douce qu'elle entendait chanter en ces eaux profondes lui disait qu'elle se trouvait sur les berges du Lac Lyrsen, un lac magique.

Rejettant ses cheveux en arrirère, Maud descendit doucement de Prince, sa robe noire voletant autour d'elle. Tandis qu'elle attachait son cheval, un bruit attira son attention. Comme la nuit tombait, pour y voir plus clair, elle fit jaillir une flamèche de sa main. Ce qu'elle vit ne l'étonna pas le moins du monde.

Une femme se trouvait là, debout dans la neige, juste devant elle.

Ysatiss Van Drewyr, jeune noble du Royaume d'Abiradith, avait passé sa journée à s'exercer en matière de sorts et d'enchantements, et à pendre toutes sortes de commandes d'habitants d'un village proche.
La journée avait été longue et pénible, pour la jeune sorcière. Tout d'abord, elle avait dû se lever très tôt, et oui, ce n'est pas un métier de lève tard, pour se rendre chez une vieille dame qui lui avait demandé un philtre d'amour... Ysatiss trouvait cela amusant, mais ne fit aucun commentaire, et s'exécuta, pensant déjà aux nombreuses pièces d'or qui viendraient bientôt rejoindre sa fortune...
Mais la dame ne lui faisait pas confiance, et Ysatiss avait dû à plusieurs reprises la convaincre que le philtre serait efficace.
''Oui madame... Je vous assure que vous ne vous transformerez pas en gros champignon... Je maîtrise mon métier, madame... Exactement, madame...'' Avait elle répété à plusieurs reprises d'un ton exaspéré, en levant les yeux au ciel.
Bref, elle donna le philtre à la vieille femme, reçut l'argent en retour, satisfaite, et continua sa route.

Elle avait eu dans la tête l'idée d'aller cueillir certaines plantes très rares pour une potion d'Oubli, qu'elle mijotait en secret chez elle... Elle se rendit d'abord dans une forêt non loin de sa demeure, mais ne trouvant pas son bonheur elle se consola en essayant divers sorts sur d'innoffensifs promeneurs. Quand je vous dit que Ysatiss est sadique! XD
Après s'être bien amusée, elle avait continué sa route, en quête de ces mystérieuses plantes.
« Peut être le Royaume de la Honte » Avait elle pensé en se rendant sur le Royaume d'Abiradith d'un pas las.
Heureusement pour elle, la jeune sorcière avait confiance en elle et serait prête à se battre contre d'éventuels gardes ou chasseurs de sorciers pratiquant la magie Noire.
Elle progressa donc rapidement, se retrouvant bientôt avec la neige jusqu'aux genoux.
- Rha quel pays... Comment ces lâches peuvent-ils vivre ici?, ronchonna-t-elle en pataugeant dans la neige épaisse.
Enfin, en fin d'après midi, elle réussit à recueuillir une partie de ce qu'elle cherchait pour sa potion.
Il lui manquait encore des ingrédients, évidemment, mais elle espérait que ce qu'elle avait trouvé conviendrait, pour le moment en tout cas. Exténuée, elle s'assit sur un rocher qui dépassait de la neige, aumilieu d'une clairière silencieuse, et se reposa un moment, en s'imaginant encore d'autres manières de torturer les innocents, en particulier ceux qu Royaume d'Elewiren, qu'elle détestait tant...

***

Enfin, elle se leva. La journée était bientôt terminée et il fallait trouver un lieu où elle pourrait dormir cette nuit, car sa tour était bien trop loin d'ici, et elle mettrait trop de temps pour s'y rendre. Malheureusement, elle avait oublié son balai chez elle, en partant tôt le matin.
Normalement, elle ne s'en séparait presque jamais, et c'était rare qu'on la voit sans. Mais aujourd'hui, alors qu'elle en avait vraiment besoin, elle ne l'avait pas.
Alors, elle marcha, à la recherche d'une auberge.
Il n'y avait rien que de la neige, lui sembla-t-il, sur des centaines et des centaines de kilomètres, et rien d'autre.
« Quel pays monotone... » Pensa Ysatiss, elle qui préférait les grands espaces montagneux, sombres et glauques. « Ici, tout est la même chose, partout. »
Effectivement, elle se déplaçait à présent à travers une plaine désespérément calme et vide, comme si la neige avait chassé toute forme de vie.
Par simple précaution, Ysatiss tenait fermement sa baguette entre ses doigts engourdis, au cas où un crétin viendrait à s'en prendre à elle.
Un nuage passa devant le soleil distant de ce début de printemps, et obscurcit brusquement le ciel. La neige ne tarda pas à tomber, à gros flocons, et la sorcière rajusta le capuchon de son manteau sur ses longs cheveux noirs et emmêlés.
Elle n'avait guère l'habitude de se retrouver dans de tels climats, et à vrai dire on ne pouvait pas dire qu'elle appréciait.
Grelottante dans sa robe noire, elle ne parvenait pas à se réchauffer. Au pire, elle créerait un feu, à l'aide de sa baguette magique, mais pour le moment sa priorité était de trouver un lieu où passer la nuit avant de rentrer chez elle, et si possible avant que la nuit ne tombe... Enfin, le nuage s'éloigna, le soleil revint en partie et la neige cessa de tomber.

Ses souliers à talons s'enfonçaient dans la neige, et elle n'arrêtait pas de se prendre les pieds dans son manteau qui traînait par terre misérablement.
Aucune importance, il fallait qu'elle trouve son chemin, mais elle craignait de s'être perdue...
Soudain, elle aperçut quelque chose de lisse, de brillant, qui scintillait sous les derniers rayons de soleil de la journée.
S'approchant avec peine, elle en déduisit bientôt qu'il s'agissait d'un lac, gelé apparemment, chose qu'elle n'avait pas l'habitude de voir couramment sur ses terres.
La surface plane et lisse était paisible, comme figée. Rien ne bougeait autour, et pendant un instant Ysatiss se demanda si ce Royaume était habité de créatures capables de se manifester. Déçue, elle contempla le lac avec dégout.
Non, elle ne le trouvait pas beau. D'ailleurs, elle ne trouvait pas beau tout ce qui appartenait ou se trouvait sur ce Royaume, si on peut l'appeller ainsi...
Immobile et frissonnante, elle scrutait les environs, ayant entendu un bruit inhabituel, qui avait rompu le silence morne du lieu.
Quelque chose s'approchait du lac. Bientôt le bruit s'intensifia, et elle reconnut le martèlement des sabots d'un cheval au galop, et les bruits métalliques familiers d'une carriole tirée derrière.
Brandissant sa baguette magique, elle fixa l'endroit d'où le bruit s'approchait, à chaque secondes un peu plus. Puis, la carriole s'arrêta, apparemment dans la petite forêt qui se trouvait non loin des rives du lac gelé.
Quelqu'un mit pied a terre, elle entendit un craquement sur le sol gelé, et ce quelqu'un semblait s'approcher du lac, tout près de l'endroit où se tenait la jeune sorcière immobile, ses yeux sombres balayant ls environs.
Une petite flame vacillante apparut soudain au milieu de nulle part. Comme le soleil se couchait lentement devant les montagnes, il était difficile pour Ysatiss de voir la personne qui s'approchait d'elle. Cette dernière ne semblait pas encore avoir vu la sorcière, tapie dans l'ombre, ses doigts toujours crispés sur sa baguette.
Bientôt, elle reconnut la silhouette d'une femme, devant elle. Elle avait l'air surprise de voir Ysatiss ici.
La jeune sorcière ne l'était, quant à elle, pas le moins du monde.
- A qui ai-je l'honneur, très chère? lança t-elle à la nouvelle venue d'un air narquois, la toisant d'un air hautain.

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» Dans les Bois... (libre)
» Quelque part dans l'auberge, Eodiaz danse.