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| Tel l'oiseau de proie... - Elendra Isen | |
| | Auteur | Message |
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Aska
Age : 29 Date d'inscription : 29/12/2009 Nombre de messages : 35 Pseudo (PUF) : Mira Classe sociale : //
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| Sujet: Tel l'oiseau de proie... - Elendra Isen Mer 30 Déc - 15:40 | |
| Le vent luttait. L'orage s'acharnait, les éclairs zébraient le ciel, l'illuminant violemment. Cependant, le fracas assourdissant du tonnerre ne parvenait pas à couvrir le rugissement de la mer. La houle se soulevait en vagues de plusieurs mètres, monstres insaisissables, et s'abattaient sur la falaise avec une violence inouïe. Et la mer aussi noire que les nuages allait et venait en un ballet de brutalité sauvage et de colère. Les éléments déchaînaient se déchiraient mutuellement, bataille sans fin. Ses ailes claquaient dans le vent violent qui la transportait. Il tentait de l'arrêter. Stupide élément ! Rien, pas même la plus violente des tempêtes ne pouvait s'opposer à elle, voyons. Elle glissait de courant en courant, se laissant porter plus qu'autre chose. Au loin, la silhouette hérissée du château solitaire se dressait seul, bâtiment décharné sur fond de mer déchaînée. C'était joli. Un peu sombre, mais joli. Elle, elle ressemblait à un fantôme, si claire, si pâle et blafarde, qu'elle en paraissait transparente sur toute l'obscurité qui régnait en maître dans cette région. Tel un oiseau de proie, elle tournoya lentement, les ailes largement écartées, au dessus de la plus grande tour du dit château. Elle voyait défiler le toit sombre, passa devant une fenêtre éclairée par une lumière vacillante, frôla de son aile un des murs. Elle disparut derrière le château, perdant peu à peu de l'altitude, et vint se poser souplement mais sans grâce face à la porte. Un porte solide, du bon bois, un peu pourri car pas assez entretenu, cependant. Une de ses griffes vint se loger dans le solide anneau de métal qui, normalement aurait dût lui permettre d'ouvrir la porte, et tira. La porte ne bouge pas d'un iota. Elle tira plus fort. Pas même un grincement. Frustrée, elle ramena brutalement sa patte vers elle, et eut enfin la satisfaction de voir son adversaire de chêne grincer, lutter un instant, puis céder et s'ouvrir. Les gonds devaient être bien rouillés pour luter autant... 1 pour le dragon, 0 pour la porte ! Lançant un regard victorieux à cette dernière, elle replia ses ailes sur son dos... et laissa la métamorphose transformer son corps de dragonne. Je vous l'accorde, c'était assez écœurant que de voir les écailles aspirées par la peau, la gueule s'aplatissant, la silhouette s'affinant. Ses yeux s'écarter, ses griffes se résorber. Répugnant, mais nécessaire.
La poussière tourbillonnait lentement dans les pièces désertes. Ça devait faire bien longtemps que personne n'était venu ici... Et pourtant, le lustre délicat qui pendait du plafond, bien que couvert de poussière, émettait une lumière dorée mais inquiétante, peinant à illuminer toute la pièce. En gros, elle avait une longue journée passionnante devant elle. C'est qu'il devait il y en avoir, des choses à voir, ici, non ?... La gamine essora ses cheveux, souriante. Une belle journée. Elle ne semblait guère inquiété par l'atmosphère lugubre des lieux... La mer avait marqué l'air d'un parfum de sel, se mélangeant à celui des pièces trop longtemps fermées. Il faisait froid, entre les murs de pierre, surtout pour quelqu'un de trempé. Mais qu'importait ? D'un pas vif, sifflotant gaiement, elle traversa la salle, laissant son instinct la guider, ses pieds nus laissant des empreintes nettes sur la couche de poussière. Elle gravit un long escalier tournant, de larges pierres glissantes, traversa une pièce déserte. Elle entra dans un petit salon plus accueillant, plus illuminé. Elle se sentirait presque chez elle... Si l'on exceptait que son chez elle, ça avait toujours été le fin fond de sa forêt natale. Mais soit. S'installa dans un vieux fauteuil inconfortable au possible, ses pieds maladroitement sculptés et son dossier de bois bien droit essayant de reproduire -en vain- le style des meubles des petits riches. Ou plutôt, tenta de s'y installer. Malheureusement pour elle, elle trébucha lamentablement sur un sol pourtant lisse et s'écrasa en face du dit canapé. Elle lui jeta un regard furieux, le défiant de se moquer d'elle, avant de se rappeler que c'était un meuble. Toute seule, elle insulta copieusement le sol, puis son corps maladroit et inutile, et enfin, ce crétin de meuble qui la narguait. Elle se redressa, frottant son genoux endolori, quand brusquement elle se figea. Quelque chose qui affectait ses sens. Un bruit, ou alors était-ce juste un pressentiment, voire même son imagination ? Le château pourrait-il être hanté... ou était-ce bien une présence qu'elle ressentait ? | |
| | | Elendra Isen L'Admin Sadique et Machiavélique
Age : 29 Date d'inscription : 20/07/2008 Nombre de messages : 267 Pseudo (PUF) : Calao Royaume : Abiradith Classe sociale : Bourgeoise
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| Sujet: Re: Tel l'oiseau de proie... - Elendra Isen Dim 3 Jan - 16:59 | |
| Une silhouette fine et élancée sautait de caillou en caillou, s'aidant d'un bâton un peu plus grand qu'elle. Une robe déchirée accompagnait ses mouvements, flottant dans le vent déchaîné. Elendra s'arrêta un moment sur un rocher plus plat que les autres. Elle jaugea la distance qui la séparait encore du château ; environ cent mètres. Ses bottes étaient mouillées, tout comme le bas de sa robe en lambeau, mais elle n'y portait pas attention. La brume se dissipait lentement au fur et à mesure qu'elle progressait, dévoilant à ses yeux ébahis la magnifique forteresse qui lui faisait face. Lugubre, ainsi pouvait-on le qualifier. Comme en temps normal, la lumière de faibles lanternes apparaissait derrière les vitres, pouvant faire croire à une quelconque présence.
Elendra savait ce qui l'attendait ; une quantité de pièces, de vieux meubles grinçants, de portes et un dédale de couloirs. Aucune présences, ni humain ni d'une quelconque autre espèce. La Drow sourit, réjouie de pouvoir enfin se rendre en ce lieu tant secoué par la mer et le vent. Ses cheveux lui fouettaient le visage selon les caprices de la tempête, tout comme sa robe sur ses chevilles. Mais sa jubilation était telle que rien ne pu troubler sa béatitude devant la demeure.
Elle fronça soudain les yeux. Son rêve de calme et de tranquillité en ce château n'allait peut-être pas être possible ; une ombre caressait les murs de la bastille, une ombre massive et puissante, pourvue d'ailes et de griffes. Un dragon? Certainement... Mais Elendra était têtue ; elle n'avait pas parcouru tout ces kilomètres pour baisser les bras devant une créature qu'elle n'avait qu'à moitié identifiée. La brume retomba lentement sur les lieux, enveloppant l'elfe noire, lui bloquant à présent la vue sur l'intrus. Rageusement, Elendra frappa le sol de son bâton et se remit en marche, courant d'un rocher à l'autre, avec assurance et souplesse. Lorsqu'enfin elle arriva devant le monticule qui soutenait la forteresse, elle sourit à nouveau. De sa main, elle tâta la terre dure comme de la pierre qui portait depuis si longtemps la citadelle.
Elle mit plus d'une demie heure à atteindre le château. Les escaliers étaient rendus glissants par la pluie, et le vent n'avait pas arrangé sa progression. Ce n'est que quand elle entendu un grincement sourd qu'elle se souvint de la présence hostile qui avait tourné autour du château. Dans le silence qui suivit, seul le faible bruit du métal contre métal se fit entendre ; Elendra avait dégainé sa fidèle épée, prête à se défendre en cas de besoin, et tuer si nécessaire. Malheureusement, être en terres communes ne lui permettait pas d'engager un combat sans mettre en péril son honneur. Aussi préféra-t-elle mesurer sa colère d'être en compagnie d'autrui et avança lentement dans le sillage de la créature. Une porte avait été ouverte, apparemment difficilement. La jeune Drow s'aida de ses sens pour suivre l'inconnu, et passa ainsi par le même couloir que lui (elle? Elendra n'en savait rien).
Elle arriva dans une pièce qui ressemblait à un salon, en moins chaleureux que ceux présents dans les demeures qu'elle avait déjà visitées. La Drow ne passa pas le seuil, mais sentit la présence d'une humaine. Étrange... C'était un dragon qui était entré ; la porte n'avait pu être débloquée par une si frêle créature. L'elfe noire fit passer son épée dans sa main gauche et son bâton dans l'autre. Elle se cacha dans l'ombre du mur, prête à la moindre réaction agressive de la part de la personne qui sortirait peut-être de la pièce. La Drow appuya son oreille contre le mur, sentant les vibrations du sol sous le pas de l'humaine tout comme elle entendait sa respiration. L'avantage d'être une elfe noire ; des sens très développés. Encore une fois, ils lui seront bien utiles pour cette escapade. | |
| | | Aska
Age : 29 Date d'inscription : 29/12/2009 Nombre de messages : 35 Pseudo (PUF) : Mira Classe sociale : //
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| Sujet: Re: Tel l'oiseau de proie... - Elendra Isen Mer 27 Jan - 18:48 | |
| (Désolé pour le temps que j'ai mis pour répondre et la relative médiocrité de la réponse, j'ai été malade comme un chien et j'ai une des semaines chargées .__. )
La présence était là, elle était presque palpable, en fait. Aska resta un instant immobile, tendue, puis se releva très lentement. Avec nonchalance, elle épousseta la fine robe blanche qui lui servait de vêtements, vérifia que ses fragiles orteils d'humaine étaient bien tous en place. Fort heureusement, ils étaient fidèles à eux même, toujours courtauds, pâlots, et terriblement inutiles. Un regard lui apprit qu'elle était bien seule dans la pièce. Aucun doute à ça. La dîte salle était assez petite pour ne pas laisser le moindre doute sur cette vérité. Les lumières dorées illuminaient chaque recoin de la salle. Pas la moindre latte du parquet n'était épargnée. La dragonne glissa son regard vert sur chaque centimètre cube de l'endroit, sans y voir âme qui vive. Et pourtant, cette présence dérangeante, comme si elle était épiée, ne cessait d'augmenter, toujours proche. Dans le couloir peut être ? Un très léger sourire étira les lèvres de la jeune fille. De la compagnie ! Elle n'était jamais contre une quelconque compagnie, même la pire qu'il soit. Y comprit celle d'un assassin aurait pu lui plaire. Inconsciente, suicidaire... Non. Juste particulièrement imbue d'elle même. D'un pas léger, aérien, il traversa la pièce, s'approchant de la porte grande ouverte, le tissu léger de ses vêtements flottant autour de ses genoux. A tout hasard, mais pourtant sûre d'elle, elle lança d'un voix claire, un peu chantante :
-Eh, tu peux sortir de là, tu sais ? Je ne vais pas te manger.
Certes, elle se doutait bien que si la dite présence se cachait, ce n'était certainement pas par pure timidité, mais bien par prudence. Ou pire : peut être comptait-elle l'attaquer ? Elle se demandait bien pourquoi on pourrait avoir une telle idée, mais on n'était jamais trop prudents. Il ferait mieux de l'avoir du premier coup, son agresseur, sinon quoi il risquait de le regretter amèrement. Quand la totalité du château, soit quelques tonnes de pierre, s'effondrerait sous et sur lui. Ou quand un dragon enragé se mettrait en tête de le dévorer. Il n'y avait personne dans le couloir. Elle voyait juste les escaliers qui descendaient non pas jusqu'aux entrailles de la terre, plutôt jusqu'à l'étage d'en dessous. Elle les observa. Ses empreintes étaient nettement imprimées dans la poussière, mais elle discerna, dépassant légèrement de la sienne, une autre empreinte. Si légère, si fine qu'elle en était presque imperceptible. Ou alors, était-ce son imagination qui lui jouait des tours ?Un peu intriguée, Aska sortit de la pièce, avec la ferme intention de trouver l'intrus, même si cet intrus s'avérait être imaginaire. Elle eut tout juste le temps d'apercevoir vaguement le visage de « l'intrus ». Des yeux trop clairs, une peau foncée, un air presque fantomatique. La dragonne réagit comme une humaine, à la surprise et à la peur, en lâchant un cri perçant dont l'écho traversa tout le château. Ce genre de hurlements de fillettes qui sont si stridents qu'ils en font grincer les dents. Ce cri s'accompagna d'un violent et instinctif mouvement de recul, qui fait que son dos heurta le mur, qu'elle perdit l'équilibre et qu'elle finit, enfin, par terre, au pieds de l'inconnue. Un peu sonnée, la jeune fille leva les yeux vers la concernée pour l'observer avec curiosité, et une pointe d'étonnement. Qu'est ce que « l'autre » faisait ici ? | |
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