Incarner un roi ou une reine d'un Royaume

« Bordel, ça grouille de partout ! »
13 août 2008, Sujet libre.

Ysa était installée dans un fauteuil en cuir. Elle lisait un vieil ouvrage datant du siècle dernier. Rien de très passionnant dans tout cela, ci ce n’est qu’il parlait de créatures étranges. Rien que le titre promettait : « Les créatures maléfiques et les sorciers ». Quoi ? Il n’y avait rien de mal à éprouver de la curiosité pour un libre écrit de la main d’un ignorant. De plus, lorsque la jeune femme ouvrit le livre, elle découvrit le sommaire. Il y avait là une longue liste de dites créatures. Tout y était. Les sorcières, les magiciens, les dragons, les ogres, les lutins… Lorsqu’elle tourna la page pour regarder à la page suivante, elle découvrit le mot « vampires ». Ah-Ah, elle allait encore bien rire. La jeune femme regarda le numéro de la page et s’y rendit dans la seconde qui suivit. Il y avait une peinture du seizième siècle qui représentait un vampire comme ils l’imaginaient à l’époque. Et le texte qui l’accompagnait disait en gros ces quelques choses : Selon l’auteur, les vampires étaient des créatures machiavéliques qui tuaient pour le plaisir de tuer et qui ne sortaient pas le jour. La seule façon de les repousser était de leur tendre une gousse d’ail. Bah voyons… Il n’y avait rien de plus pitoyable que ces écrits. Agacée, la jeune femme ferma le livre sur ses genoux. Une fumée poussiéreuse s’en échappa, et remonta jusqu’au narines de la belle. Elle éternua avant de lancer un juron incompréhensible. Satanée poussière ! Elle se releva, laissant tomber l’ouvrage sur le sol, avant de gagner la fenêtre de la salle de séjour. Elle entrouvrit le rideau. Une vague de lumière envahit la pièce, accompagnée d’une chaleur tiède. Ysa referma le store d’un coup sec. Le ciel étant couvert, elle pouvait se permettre de sortir en toute sécurité. Elle descendit l’escalier de bois, grinçant comme une porte mal graissée et se retrouva dans le hall. Rien n’avait changé depuis la mort de ses parents. Les escaliers étaient toujours à la même place, les tapisseries n’avaient pas changé, si ce n’est la couche de poussière qui les recouvrait à présent. Ysa soupira. Si elle avait pu partir, elle n’aurait pas perdu ses parents. Bien sûr, elle aurait été obligée de leur dévoiler sa nouvelle apparence. Oh ils l’auraient mise dehors, mais au moins, ils seraient encore vivants. Ou morts, mais pour aucune raison ça n’aurait été de sa faute à elle.

Tranquillement, Ysa se recouvrit d’une cape noire dotée d’un capuchon. Peut-être qu’il pleuvrait ? Elle ouvrit la lourde porte en bois et la referma après s’être glissée dehors. Un majeur d’homme, mince comme une épingle à cheveux, se courba devant elle et se posta devant la porte. Une douce odeur parvint aux narines de la jeune femme qui s’empressa de quitter le domaine. Une fois à la sortie du village, elle reprit son allure tranquille, adoptant une foulée féline et dansante. Quelques gouttelettes de pluies tombèrent. Elle remonta le capuchon sur sa tête. Ce matin-là, Ysa portait une longue robe de soie noire qui retombait souplement sur le sol. D’ailleurs, pour éviter qu’elle ne trébuche en marchant, elle avait prit un morceau du tissu foncé dans sa main gauche. A ses pieds elle avait son habituelle paire de bottines en cuir d’un animal qu’elle avait tué quelques jours plus tôt. Sa longue chevelure noire dépassait du capuchon et suivaient le rythme régulier du vent et, accessoirement, des gouttes de pluie. Sa peau de marbre luisait à la lumière qu’apportaient les nuages gris. Ses grands yeux de braise, quand à eux, scrutaient les environs. Ce jour-là, ils avaient une teinte noisette qui virait un peu vers l’or. C’était totalement assortis à la bague en or qu’elle portait au majeur de la main gauche.

Quelques heures de marche plus tard, elle tomba nez à nez avec Hydromel, le poney noir. L’animal salua sa camarade d’une révérence gracieuse avant d’arquer son encolure noblement. Un signe de la tête indiqua à Ysa qu’il l’invitait à monter sur son dos. Rares étaient les occasions où elle pouvait le monter, alors autant en profiter. La jeune femme se hissa doucement sur le dos de l’étalon. Ce dernier prit un petit trot volant et conseilla à la cavalière de bien s’accrocher. En effet, môsieur adorait sauter les flaques d’eau, et là, le sol en était recouvert. La cavalière serra ses jambes et se hissa doucement sur celles-ci pour amortir les réceptions. Peu après, le couple se présenta devant les ruines d’un château. Ysa descendit, remercia le poney avec un regard serein –qui avait prit les teintes du miel. L’étalon salua la belle d’un signe de la tête et détala au grand galop. Quand à la jeune vampire, elle s’aventura dans les ruines. Elle tomba directement sur une sorte de tunnel. Elle emprunta l’allée, déjà habituée à l’obscurité. Quand elle arriva au milieu, elle entendit des cris stridents et des bêtes volantes passèrent au dessus d’elle. C’était des chauves-souris, les seuls animaux qu’elle ne toucherait jamais, à part Hydromel.

« Bordel ça grouille de partout ! »